Il fait froid.
Une lueur blafarde essaie d’éclairer
un horizon qui s’obscurcie jour après jour.
Tapi au fond de mon lit j’écoute
le bruit, de plus en plus inaudible, de la vie qui m’entoure.
Je n’aurais jamais cru que l’espoir
puisse un jour quitter toute une population.
Pour moi, le fait de pouvoir dire
non était un devoir que tout citoyen se devait d’exercer.
- Non, à ces politiciens qui ne
nous gouvernent plus afin de consacrer tout leur temps à leur enrichissement
personnel. Et non aussi à ceux qui veulent prendre leur place en faisant de
belles promesses populistes oubliées dès le lendemain des élections.
- Non, à ces médias qui nous
lobotomisent à grands coups de publicités, d’émissions de
« divertissement », de films et feuilletons formatés pour nous éviter
de réfléchir.
- Non, à ces multinationales pour
qui le consommateur n’est qu’un chiffre sur leurs states.
- Non à ces patrons voyous
n’ayant pour seul but que de revenir sur des acquis sociaux pour lesquels nos
anciens ont versé leur sang, et cela dans le seul but d’augmenter leur profits
immédiats afin de se les redistribuer sans le moindre remord vis-à-vis de ceux
qui crèvent pour qu’ils puissent s’empiffrer.
- Non, au fait d’avoir jeté
l’Utopie aux chiens pour ne garder que le conservatisme.
- Non, à ces religions qui
s’érigent en remparts pour les démunis mais qui ne sont que les murs des
prisons dans lesquelles elles souhaitent les enfermer en leur retirant toute
possibilité de regarder vers d’autres cieux que ceux validés par leurs
doctrines.
- Non, enfin à tous ceux qui ne
veulent plus que l’on puisse le dire.
Mais le temps passant je me suis
bien rendu compte que la pensée des gens se refermait de plus en plus sur leur « Moi »
et leur confort de penser et de vivre dans un univers de moins en moins ouvert
aux « Autres ».
A présent il est des mots et des
dessins qui choquent et qui font que des gens meurent.
Des films et des chansons de ma jeunesse
seraient censurés à présent, par la pensée de plus en plus étriquée d’un monde
où le droit de rêver passe par le Loto.
J’ai peur.
J’ai peur de ce demain qui ne
fait plus rêver nos enfants.
Mais rêvent-Ils encore?
Accrochés
qu’Ils sont à tous ces objets qui à longueur de journée leur rappellent qu’Ils
ne sont pas seuls alors qu’Ils côtoient physiquement de moins en moins de monde
dans un univers interconnecté où Ils sont de plus en plus les avatars de flux
générés par des programmes à leur attention afin de capter la leur et ainsi
éviter qu’Ils trouvent le temps de réfléchir.
J’ai peur parce qu’un monde
déshumanisé est à nos portes et que tout le monde s’en fout.
J’ai peur parce que, je me
reconnais le droit d’avoir peur de ceux et celles qui me disent qu’ils ou elles
viennent changer le monde.
J’ai peur, parce que j'entends au loin le bruit des
bottes qui résonnent sur les pavés des rues désertées par une population qui se
terre chez elle devant des écrans qui sont devenus ses fenêtres.
J’écoute les bruits d’un monde
qui rêvait de liberté et qui se meure.
Et j'ai peur de cette nuit qui arrive sans promesse d'une aube à venir.
Ça fait peur en effet !! Je dis Non et nous sommes nombreux à le dire mais, cela ne suffit pas, il faut bouger et c'est là où le bât blesse...
RépondreSupprimerAussi nombreux que soient ceux qui disent non, ils sont inaudibles tant qu'ils ne le disent que dans leurs têtes. Et comme la tendance est de moins en moins à exprimer Son opinion, cela ne va pas s'arranger.
SupprimerJe ne sais pas quoi dire tellement je ressens la même colère, le même découragement, la même peur. Pourtant des voix se lèvent, certains essayent même s'ils sont encore inaudibles. Demain peut être leur cri résonnera si fort qu'il terrassera tous les politiciens, tous les profiteurs, tous les égorgeurs, tous les oppresseurs... Demain peut être le jour se lèvera-t-il enfin sur un monde où l'humanité aura retrouvé sa raison dans l'urgence.
RépondreSupprimerJ'écris ça mais je n'y crois pas beaucoup .La nature profonde de l'homme est la quête du pouvoir, de l'avoir, de la domination et rien ne pourra changer cela... rien sauf une nature qui écrasera, détruira ce virus que nous sommes.
Vivons au jour le jour, ne nous projetons plus dans l'avenir mais continuons à crier non, le plus fort que nous pouvons. Sait-on jamais !!!
J'ai longtemps cru moi aussi en des lendemains qui chantent, mais la réalité des gens que je côtoie m'oblige à admettre que la notion de libre arbitre a été balayée par une pensée unique distillée par un environnement formaté.
RépondreSupprimerComme aime si bien dire les petits robots qui vont nous remplacer, seule une RAZ peut empêcher la marche en avant de cette humanité déshumanisée.
Et seule la nature sera assez forte pour le faire car elle non plus n'a pas d'état d'âme....
Tant pis pour les petits îlots de conscience humaine qui auront essayé de sauver un mode de vie sans oser cependant s'attaquer à ce qui les repoussait sur des territoires de plus en plus petits et de plus en plus hostiles à l'instar de ce qu'avaient subi les indigènes à l'arrivée des colonisateurs quelques siècles auparavant sans que cela ne fasse sourciller personne.
Juste retour des choses en somme.