Tels les nouveaux nés, nous ressentons tous un besoin plus ou moins fort d'exprimer que nous existons mais aussi que nous cherchons quelle est notre place dans le monde ou tout simplement dans une conversation.
Les autistes n’ont pas ce problème, tant qu’on ne cherche pas à leur faire intégrer Notre monde. Le leur est plein d’abstractions, peuplé de toutes les connaissances qui suffisent à leur besoin et bordé des peurs de Notre monde. Ils savent se créer un espace à eux qui leur suffit et où nous n’avons pas notre place. Leurs seuls besoins de communiquer ne sont qu’utilitaires.
Les muets remplacent notre besoin de faire du bruit avec la bouche par une envolée gestuelle tout aussi lyrique. On pourrait dire que si nous faisons du vent, eux ils brassent de l’air.
Les sourds ont un grand avantage sur tous les autres : ils n’entendent pas tout ce brouhaha confus qui nous environne et s’ils ne cherchent pas à observer ce monde qui les entoure, ils peuvent en faire abstraction. Leurs mots, qui même s’ils n’en sont pas pour nous, une fois combinés à des signes descriptifs deviennent un langage que nous pouvons comprendre si nous daignons faire l’effort de l’apprendre.
Mais les aveugles, comment décrire le monde qui les entoure quand soit même on voit. Et bien justement je ne vois pas. Plongés dans ce noir et entourés de tant de bruits et sensations ils dessinent leur monde, mais avec quelles couleurs. Quel sens a pour eux le mot rouge ? Et pourtant ils savent communiquer et faire en sorte que l’on « voit » ce qu’ils veulent dire. Leurs mots sont les nôtres et si parfois la forme ou l’idée qu’ils désignent ne sont pas les mêmes dans nos têtes elles sont cependant comprises par eux et nous.
Alors :
Pourquoi avons-nous tant de mal à parler les uns avec les autres ?
Pourquoi nos différences deviennent des murs d’enfermement ?
Pourquoi avons-nous peurs les uns des autres ?
Je n’ai pas de réponse car comme nous ne communiquons presque plus…
Et bien je n'ai plus rien à vous dire.
Et bien je n'ai plus rien à vous dire.