Il est un coin de ma mémoire où je range mes
souvenirs.
Comme dans un jardin j’y vais de temps en temps
pour enlever les mauvaises herbes qui tentent d’envahir l’espace.
Je constate cependant que des vides se sont
créés entre certains.
Réchauffement climatique, utilisation de
défoliants ?
Quelle peut bien être la cause de ces espaces
qui fragilisent l’ensemble.
Se pourrait-il que mon cerveau tel un
ordinateur décide de lui-même d’un reset pour libérer de l’espace d’une
foultitude de petits riens accumulés au fil des ans et qui polluent l’espace
sans guère d’utilité ?
Ou bien, cheminant vers une échéance
inéluctable, j’éprouve peut-être un besoin instinctif de faire le ménage afin
de finir en beauté et passer sous le tapis ce que je ne souhaite pas emporter
avec moi lors de mon dernier voyage avec Dame Camarde.
Difficile à dire mais j’espère juste que de
doux souvenirs ne s’en soient pas allés car rattachés à d’autres moins agréables.
Car n’oublions pas (si j’ose dire) que souvent
un souvenir, tel une pièce de monnaie, a deux faces, qui comme la
représentation imagée du théâtre sont l’une souriante et l’autre grimaçante.
Chercher à les dissocier leur fait perdre leur
sens profond.
Gardons-nous donc d’être sélectifs et acceptons
notre passé pour ce qu’il a de bon autant que pour ce qu’il a de mauvais.
De toute façon nous ne pouvons plus rien
changer or nous en inspirer pour notre futur.