Toutes ? Oui toutes aussi, mais des vachettes
alors…
Y a la grande "Blonde d’Aquitaine" qui
gueule partout, avec sa copine "Charolaise", que les "Camargue" avec leur robe noire ne sont pas clairement de chez nous et qu’il faudrait les
renvoyer dans leurs prés au-delà du delta du Rhône pour retrouver leurs copines "Guelmoise" voire située encore plus au sud.
Je crois cependant, que même Elle, ne saurait laisser
entendre un problème sur les origines de la "Corse" dont la couleur
de robe est aussi sombre que les idées de vengeance de leurs propriétaires en
cas de sous-entendus… C’est dû au soleil, un point c’est tout…
Pourtant Elle devrait bien finir par admettre
que le mélange des races est un fait qui ne peut être nié et que les "Normande", "Bretonne pie noire", "Blanc bleu", "Vosgienne" et même les "Prim’ Holstein" en sont la démonstration avec le fait
qu’elles ne s’en portent pas plus mal.
Bon d’accord il y a bien la "Bazadaise" qui laisse entendre que c’est un peu le foutoir dans ses origines, mais après
deux verres de Bordeaux elle s’en fout complètement.
Elle devrait cependant se méfier la grande blonde
car contrairement à la "Gasconne" son teint légèrement halé
pourrait bientôt la faire prendre pour une "Aubrac" avec tous les
soupçons allant sur une ascendance possible avec des "Brune de l’Atlas".
Et puis à l’autre extrémité du pré il y a l’autre
grande gueule matinée de "Ndama" et d’ "Abondance" qui prêche la révolution contre les riches éleveurs et vomit sa haine des
médias quand c’est à eux qu’il doit de passer de statut de bête à viande, à
laitière qu’ils viennent traire quand ils ont besoin de faire un papier sur les
problèmes du cheptel Français face au capital. Sont cons aussi les journalistes
de ne pas s’être encore rendus compte que si ce qu’il dit est souvent vache, il
n’en n’est pas une. Bilan ils repartent souvent la queue entre les jambes…
Enfin je m’entends….
Et pendant tout ce temps-là les "Montbéliarde", "Limousine", "Rouge
Flamande", "Solers" et autres "Jersiaise" se
cachent derrière des couleurs qui se veulent politiques pour opiner tantôt aux propos de l’Une comme de l’Autre.
Il est vrai que le discours des taurillons "Tarentaise", toujours en train de se battre, du haut de leurs buttes à la droite du pré, s’infléchit trop dans le sens de celui de la Blonde tandis que la litanie des bœufs "Parthenaise" ne rassemble plus les bestiaux de la
gauche du troupeau, qui sont de ce fait en déshérence et font de moins en moins entendre leurs voix.
Reste l’espèce d’aurochs "Brune", avec
sa position centrale. Mais ses idées, parfois prémonitoires qui durent et
perdurent à en devenir dépassées, sont rendues inaudibles du fait d’un troupeau
raréfié par des départs vers d’autres croisements, et c’est dommage car c’est
par le consensus que nous pourrions progresser.
Difficile avec tout ce tintouin de faire croire que
nous sommes un même cheptel fier de ses origines métissées et avec un désir
d’avenir commun. Le flux et le reflux des opinions suivant le fait de savoir
pour quelle race les camions de l’abattoir seront les plus nombreux fait que le
murmure des indécis finit par couvrir les voix qui nous parlent du
réchauffement climatique et de la prochaine problématique de trouver du
fourrage.
Et tout cela avec un truc qui énerve tout le monde
par-dessus tout, c’est cet abruti de coq monté sur son tas de fumier qui nous
réveille tous les matins en gueulant que tout va bien, que c’est un autre jour
et qu’il nous faut nous lever alors qu’on sait très bien que si le camion passe
on ne verra pas le soir.
Quel con !
Et nous comme des veaux, on se lève…