Mais quelle idée encore plus absurde !
Qu’est ce qui peut bien pousser un fils qui s’est ou souvent opposé à sa mère pour montrer son indépendance vis-à-vis de certains préjugés freudiens ou souvent réfugié dans ses jupes en admettant leurs principes, mais aussi par crainte du père, à vouloir à son tour être père d’un être aussi dissemblable de lui que peut l’être une fille ?
Oui je sais cela fait beaucoup « d’être » mais bon, Macbeth l’a fait avant moi, et moi je n’ai pas besoin de tenir un crane hors le mien.
Vouloir éduquer une fille c’est comme vouloir jouer à la roulette russe sans tenir le pistolet. On ne sait jamais si l’idée de ce que l’on pense s’avérer bonne pour elle correspond bien à ce qui se trouve tout au fond de son crâne et ne va pas nous revenir un jour ou l’autre dans la figure.
Et cela s’avère encore plus périlleux quand on admet que l’on ne comprend rien au raisonnement de sa fille mais que l’on cherche quand même à accompagner sa route alors que l’on en distingue pas le tracé.
Enfin contre toute logique, c’est je pense quand on comprend les aspirations de sa fille, mais qu’elles divergent de ce qu’étaient les nôtres pour elles, que l’on risque de commettre des erreurs dont on ne pourra juger des conséquences qu’une fois qu’elle aura « elle » changé d’avis.
Car si le fils est versatile dans son appréciation sur nous, la fille est changeante dans son désir de voir les choses se faire avec nous…
Non décidément déjà que le fils que nous avons été n’a souvent pas su comprendre la femme avec laquelle il a eu sa fille, il est certain que la réelle compréhension de cette tête blonde, qui nous assure à tout bout de champs que la couleur des cheveux ne fait pas l’individu, nous échappe les ¾ du temps et nous illusionne le reste.
Encore faut-il savoir si l’illusion tiendra dans le temps et n’amènera pas à une nouvelle communication simplifiée du type :
Car la principale différence entre un fils et une fille est le caractère « définitif » des sentences tombant sur le père effaçant une parole déjà rare et ne permettant de la reconstruire que lorsque l’un et l’autre oublient ce qu’ils sont pour créer un espace où ils souhaitent être (au moins pour un certain temps).