Il est un coin de ma mémoire où je range mes
souvenirs.
Comme dans un jardin j’y vais de temps en temps
pour enlever les mauvaises herbes qui tentent d’envahir l’espace.
Je constate cependant que des vides se sont
créés entre certains.
Réchauffement climatique, utilisation de
défoliants ?
Quelle peut bien être la cause de ces espaces
qui fragilisent l’ensemble.
Se pourrait-il que mon cerveau tel un
ordinateur décide de lui-même d’un reset pour libérer de l’espace d’une
foultitude de petits riens accumulés au fil des ans et qui polluent l’espace
sans guère d’utilité ?
Ou bien, cheminant vers une échéance
inéluctable, j’éprouve peut-être un besoin instinctif de faire le ménage afin
de finir en beauté et passer sous le tapis ce que je ne souhaite pas emporter
avec moi lors de mon dernier voyage avec Dame Camarde.
Difficile à dire mais j’espère juste que de
doux souvenirs ne s’en soient pas allés car rattachés à d’autres moins agréables.
Car n’oublions pas (si j’ose dire) que souvent
un souvenir, tel une pièce de monnaie, a deux faces, qui comme la
représentation imagée du théâtre sont l’une souriante et l’autre grimaçante.
Chercher à les dissocier leur fait perdre leur
sens profond.
Gardons-nous donc d’être sélectifs et acceptons
notre passé pour ce qu’il a de bon autant que pour ce qu’il a de mauvais.
De toute façon nous ne pouvons plus rien
changer or nous en inspirer pour notre futur.
Oh comme tu as raison. Un souvenir se doit d'être complet. Le rire et les larmes d'une même histoire sont aussi importants l'un que l'autre. Lorsqu'on se souvient d'une personne chère, repousser les larmes pour ne garder que le rire, c'est finir pas dresser un panégyrique de celui qui n'est plus. En fait nous finissons par transformer ceux que nous aimions pour en faire un être à notre image. Ainsi nous les faisons mourir une seconde fois en niant toutes les facettes de leur personnalité.
RépondreSupprimerLe même cheminement de penser pour les expériences de vie passées. Les larmes font de nous ce que nous sommes, plus que les rires je crois. Les renier, les oublier, c'est repoussé la substance même de notre être intérieur.
Mais le souvenir doit rester ce qu'il est, un souvenir et surtout pas le moteur essentiel de notre vie.
Pour le moment c'est le souvenir de l'être cher qui me porte encore. Avec ses qualités, mais aussi avec ses défauts. Avec les rires que j'ai partagé mais aussi avec les larmes qu'il m'a fait versé. Je veux garder en mémoire celui qu'il a été tel qu'il a été.
Quant à mes expériences, elles ont été plus douloureuses que drôles et pourtant je les remercie. Elles m'ont permis d'être plus attentive aux autres. Mais avec le temps, ils se relativisent. Ce qui me faisaient cauchemarder, ceux qui me terrifiaient, s'estompent doucement. Leur importance décroit. En fait plus rien n'a d'importance au fur et à mesure que la vie s'écoule. La seule chose qui compte, c'est de vivre au présent. Hier est passé, demain n'existera peut être jamais. La seule chose dont je suis sûre, c'est que je respire maintenant à cette seconde. Le reste n'est pas réel.