Where are you? => In Nobody Land

Vous ne trouverez en ce lieu que délires et idées sensées, à vous de faire le tri.
Croire que vous sortirez d’ici enrichis n’est pas une erreur hors matériellement parlant
Vous êtes dans un morceau d’éternité dédié à ce que nous sommes
: RIEN

Ici veut se reposer the Men at Work

Vous qui passez pour me voir
Ou
Peut être me dire bonsoir
Ou
Bonjour même le soir

Je me ferai un devoir
A
Répondre sans sursoir
A
Votre quête du Savoir

Qui suis-je?.........................................Moi
D'où vient le vent?.............................Ca dépend
Qui a-t-il après l'infini?.....................Rien
Qui a-t-il eu avant le Big Bang?.......Nous

samedi 23 juillet 2011

La Promenade

Prenez un moment que je vous narre ce que j’ai fait aujourd’hui :
C’est sous ce beau soleil du midi, que nous envie tant de monde, qu’un désir m’a pris d’aller respirer les senteurs de thym et de lavandes qui font le bonheur de nos escapades dans notre campagne tant représentée par les peintres.
Pensez donc à tous ces bons moments où j’ai senti la brise légère me caresser le visage.
Chaque instants passés à l’ombre de la canopée clairsemée  des quelques arbres que je rencontrai, étaient bienvenus et je profitais au maximum de ces oasis de fraicheur au milieu de ce miroitement d’une chaleur toute estivale.
Partout le chant des cigales accompagnait mes pas qui crissaient sur l’herbe sèche.
J’étais bien et remplissais mes poumons de cet air pur empli de senteurs suaves.
Je promenais mon regard sur ces horizons de collines et de champs, de vignes et de cultures, avec ça et là de petits villages aux maisons aux murs en pierre, suivant du regard de petits nuages blancs, aux formes d’animaux ou de visages, portés par les vents atmosphériques, cherchant à m’imprégner du moment présent.
Je regardais ces gros scarabées qu’étaient les engins agricoles qui s’afféraient dans les champs et j’écoutais le bruit lointain de bucherons tout occupés à faire de la place à de nouvelles cultures.
A un moment je me suis couché dans l’herbe pour faire durer le bonheur d’être là, de vivre et de me sentir à l’unisson avec le monde, avec cette terre qui m’accueillait et m’acceptait.
J’étais tellement bien et tout était si paisible qu’à un moment je me suis assoupi.
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Et puis je me suis réveillé, j’ai entrouvert les volets et vu ce ciel d’un bleu sans aucun nuage avec un soleil qui dardait ses rayons d’une manière trop généreuse. J’ai regardé le thermomètre et vu qu’il faisait 25 degrés déjà à 7h du matin, un léger vent chaud et lourd balayait la terre desséchée. J’ai écouté un long moment mais n’ai perçu aucun son d’un quelconque grillon ou autre criquet, non rien n’est venu me dire que je n’étais pas seul hors le bruit des climatiseurs de mes voisins qui peinaient, tout comme le mien, à nous procurer un semblant de fraicheur et laissaient imaginer qu’une vie essayait de se souvenir de ce temps pas si lointain où l’avidité de l’homme avait pris le pas sur la raison et nous avait conduit à ce que le terme « réchauffement climatique » ne soit plus un sujet de discussion mais une réalité.
La nature se mourrait et nous ne lui survivrions pas.
Déjà les abeilles étaient mortes et notre nourriture n’était plus que l’œuvre de sociétés agroalimentaires qui pouvaient enfin disséminer à loisir leurs plantes transgéniques « pour le bienfait de l’humanité ».
Les élevages d’animaux ne se faisaient plus que dans des unités de productions intensives avec une insémination artificielle devenue la règle.
Le « naturel » n’était plus qu’un mot dans le dictionnaire.
Nous avions perdu le gout des choses, d’ailleurs comment aurions-nous pu avoir du gout pour ces produits qui nous faisaient perdurer au milieu d’un enfer de chaleur ou nous passions notre temps à dormir faute de pouvoir vivre.
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Là je me suis réveillé en sueur, j’ai vite ouvert les volets et senti sur ma joue la caresse d’une brise légère, j’ai regardé le thermomètre qui indiquait 16 degrés et j’ai écouté avec un plaisir incommensurable tous ces petits bruits de la vie ainsi que les oiseaux qui piaillaient dans les arbres avec à leurs pieds les cigales qui leur répondaient. J’ai aimé cela et ai décidé que c’était une belle journée pour aller faire une ballade.
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Et puis enfin j’ai pris conscience de mon état de squelette et compris que tout ceci n’est que le fruit de ce vent traversant mon crane et qui porte à qui veut bien lui prêter attention l’image de ce qui peut devenir un passé révolu et de ce que va être l’avenir de l’homme s’il continue à profiter de la terre sans retenue par une exploitation industrielle de son sol, car ce vent a traversé des lieux dont le passé a été notre présent et où notre avenir est déjà devenu pour d’autres le présent du fait de déforestations irraisonnées et de la mise en culture de plantes de rapport et non vivrières pour le seul bénéfice de certains,  le tout "aidé" par la contribution négative de nos propres erreurs qui ont accéléré la chose. 
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Vous aussi écoutez le vent, il vous contera la misère de ceux qui ont tout perdu en vous montrant combien vous avez encore de la chance mais que si vous ne cherchez pas à aider ceux qui vous appellent à l’aide, vous les rejoindrez bientôt. La terre n’a pas d’états d’âmes et ne fera pas de différence entre les riches et les pauvres et ne regardera pas leur couleur de peau ni leur religion quand elle décidera de se débarrasser de ce parasite qu'est devenu l'homme.
Vous avez encore le choix, faites entendre votre voix, car tel le vent elle peut enfler en se joignant à d'autres et qui sait, peut-être finir par être entendue, du moins je vous le souhaite.

Cependant pour ce que je me souviens de ce que fut ma vie, que sont les cris de ceux qui meurent à cause de notre égoïsme tant qu’ils le font loin de chez nous. La conscience évite d’avoir des oreilles et des yeux afin de ne pas avoir de remords.
Vos demains risquent fort de ressembler à mon présent et vous verrez c'est long la mort...